On ne trouve pas de cauris sur les belles plages de l’Afrique sub-saharienne, et pourtant les cauris sont très connus au Bénin et dans les pays voisins. Comment ces petits coquillages y ont été introduits ?
Les cauris ont été découverts aux îles Maldives en provenance de l’Océan Indien et du Pacifique occidental. Les commerçants de l’Ancien Monde les ont utilisés comme monnaie d’échange car ils présentaient toutes les caractéristiques attendues d’une monnaie : solides, maniables, non périssables, de même forme et de même taille.
Après les explorations des navigateurs européens qui ont ouvert la route des Indes, les cauris ont été régulièrement diffusés vers l’Europe. C’est à partir du 17ème siècle que les cauris ont été répandus en Afrique de l’Ouest, offerts par les colons aux chefs de tribus en échange d’esclaves. Cette monnaie a encore été utilisée jusqu’au 20ème siècle dans certains pays.
Mais aujourd’hui, l’usage des cauris a grandement été diversifié.
Les cauris peuvent être utilisés dans l’art divinatoire : avec une poignée de cauris jetée sur la table, le devin répond aux questions posées en analysant la disposition des coquillages les uns par rapport aux autres. La face exposée a également son importance ; le côté fendu du cauri est associé à la féminité et le côté bombé reflète l’aspect masculin du présage.
Ils sont surtout devenus des articles de décoration et d’ornement. On les trouve bien sûr dans les bijoux, mais aussi les coiffures, les vêtements, la poterie … et même sur un immeuble de Cotonou, celui de la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest !