Cotonou, la folie de la ville

Mardi 17 novembre, nous nous préparons peu à peu à sortir de la brousse pour nous rendre en ville et commencer à prospecter.

Renaud nous emmène en 4×4 à Cotonou avec Carole, nous ne le savions pas encore mais cette journée sera ponctuée d’échecs. Renaud tente en vain de livrer une dizaine d’ordinateurs à un client afin de financer les travaux d’aménagement et de décoration dont je suis en charge pour l’ONG.

Arrivés au cœur de Cotonou, ce n’est plus la brousse qui m’accueille mais une jungle mi-civilisée où c’est la première fois que je respire du pétrole dont l’odeur saute à la gorge. Nous sommes envahis par les scooters et motos, dont les béninois les plus à l’aise financièrement peuvent se permettre cet achat.

Route vers Cotonou

C’est un paysage un peu chaotique qui s’ouvre devant mes yeux. Sur la route, nous croisons des béninois dans leur cabanon en terre ou en taule, vendant les fruits de leur récolte du jour, leur gagne pain. Confronter sa vie durant à la survie et aux rigueurs d’un monde sans fioritures ni complaisance. Leur rythme est dicté par la récolte et le soleil

Vente légumes Cotonou

Tandis qu’en ville, un brouhaha constant ne cesse de retentir, la ville est surchargée – klaxonnes intempestifs, musiques saturées dans les commerces, des milliers de conversations convergent dans quelques mètres carrés –. Ici, la loi n’existe pas, le libre arbitre est roi. Je m’apprêtais à sacrifier les acquis d’un autre temps, ma vie en France, mais aussi à retrouver la paix intérieure, à édifier une cohérence, à m’enraciner dans un terroir, pour être heureuse d’être en vie – suite aux événements récents que j’ai vécus trois jours avant mon arrivée sur ce territoire africain : les attentats à Paris –.

Cette journée s’achève, j’analyse, j’écoute, j’échange, je construis de nouveaux repères.

Je peux à présent dire que je considère ma mission comme un voyage initiatique aussi long que la vie, et qui se poursuivra ailleurs dans d’autres esprits, d’autres mémoires.

 


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