Passionnée de théâtre, j’avais envie dès le départ de monter une pièce de théâtre avec les enfants. Cependant, l’idée de faire une comédie musicale avec les enfants de l’orphelinat nous est venue. Ce projet permettait de fédérer tous les bénévoles.
Nous cherchâmes donc sur Internet une comédie musicale, pouvant être jouée par plus d’une dizaine d’enfants, avec un texte simple. Nous tombâmes sur une, assez amusante et qui plus est, se passant en Afrique.
C’est l’histoire de trois enfants qui se promènent près d’une rivière. L’un d’eux leur parle d’un hippopotame qui aurait un tam-tam magique. Les autres, peinant à le croire, décident de se cacher pour observer et voir si l’autre enfant dit vrai. Tour à tour, un groupe de femmes, de singes, de crocodiles et de papis passent près de la rivière. A chaque fois, l’hippopotame sort de l’eau et se met à jouer du tam-tam, les gens ou animaux autour se mettent alors à danser sans pouvoir se contrôler. Lorsque l’hippopotame s’arrête, ils se regardent ahuris et repartent sur leur chemin. Les enfants, ayant vu tout cela, sortent de leur cachette et félicitent l’hippopotame mais refusent qu’il leur joue de son instrument. Soudain l’un des enfants trébuche, il ne se réveille plus. Les autres enfants, paniqués, supplient l’hippopotame d’intervenir. A l’aide de son tam-tam magique, il réveille l’enfant. Les enfants le remercient et le laissent jouer de son instrument.
Venait maintenant la mise en œuvre. Le casting d’abord : nous faisions lire les enfants tour à tour, pour s’assurer qu’ils pourraient apprendre le texte. Au final, il y avait une troupe d’une petite quinzaine d’enfants entre 11 et 15 ans.
Nous répétâmes par groupe. Nous leur laissions les textes, en leur demandant de l’apprendre et d’être tous là la prochaine fois. Malheureusement les choses ne se passèrent pas tout à fait comme prévu.
En effet, au départ nous pensions qu’ils seraient prêts au bout de trois fois, vu leur motivation. Mais lorsque nous arrivâmes la fois d’après, il nous fallut un temps fou pour réunir les enfants, et encore certains n’étaient pas là. Ce fut malheureusement ainsi presqu’à chaque fois. Il manquait toujours des enfants, soit à cause de l’école, d’examens, ou simplement parce qu’ils étaient partis. Cependant, lorsque nous travaillions, ils faisaient preuve d’une grande motivation et travailler avec eux m’a beaucoup plu. Et puis certains étaient toujours au rendez-vous.
Côté musique, je fus ravie de voir que les enfants se débrouillaient parfaitement seuls, l’hippopotame savait parfaitement quel rythme jouer avec son tam-tam et les enfants savaient danser. Les enfants avaient plein d’idées intéressantes, notamment en termes de « pas de danse ». Souvent des enfants venaient nous voir. Cela faisait beaucoup de bruit et de distraction mais d’un autre côté, cela permettait de voir si nos idées plaisaient, les enfants riaient souvent.
Mélanie fit les masques des animaux avec les enfants plus petits. Ils utilisèrent des gommettes et s’en mirent sur le visage. Emilie sélectionna cinq enfants à qui elle apprit « Le lion est mort ce soir », morceau qui introduirait la comédie musicale.
Après quelques changements de casting et plusieurs séances de travail, ainsi qu’une répétition générale, nous fîmes la représentation dehors devant le réfectoire. Les enfants étaient allés chercher de beaux habits, les papis avaient pris de longues robes et nous avions trouvé des pierres blanches, qui mouillées faisaient une sorte de peinture. La rivière était représentée par un tissu bleu. Après quelques ajustements au niveau des entrées et des sorties, ainsi que le volume (ils ne parlaient pas assez fort derrière leur masque), le spectacle commença sous les yeux des autres enfants. Renaud filmait le spectacle, afin que les enfants puissent se voir lors de la prochaine séance.
D’abord, Emilie et ses cinq flûtistes jouèrent « Le lion est mort ce soir ». Puis eût lieu la comédie. Le public rit beaucoup pour les papis et les crocodiles. La comédie musicale eût l’air de plaire, et se clôtura par la chanson que certains enfants avaient apprise. Puis nous invitâmes tous les enfants qui le souhaitaient à danser.
Mettre en place cette comédie musicale m’a beaucoup plu. Les enfants étaient dans l’ensemble motivés et prenaient la chose très au sérieux. Cela me permit de faire la connaissance des enfants plus âgés, de discuter avec eux, tout en leur faisant partager ma passion.