Ouidah, vestige de la traite négrière

Pour des raisons historiques, il est essentiel de s’aventurer à Ouidah quand on voyage au Bénin. Située à quarante-deux kilomètres de Cotonou, cette ville est un vestige de la traite négrière ainsi qu’un des hauts lieux de la culture vaudou. Plusieurs centaines de milliers d’esclaves furent déportés ici.

Pour visiter ce lieu chargé d’histoire, j’eus la chance d’être accompagné par Brice Sacramento, un guide béninois d’une extrême gentillesse, toujours prêt à échanger sur sa culture et celle de l’autre. Son nom de famille ne sonne pas très « béninois ». C’est en effet parce que lui, comme tant d’autres à Ouidah, est un descendant d’esclaves. Ses ancêtres furent déportés au Brésil et revinrent à leur terre originelle après l’abolition de l’esclavage. Il était alors d’usage de garder le nom de ses anciens maîtres.

Brice me conduisit depuis Cotonou sur sa moto brinquebalante dont ni le compteur de vitesse ni la jauge d’essence ne fonctionnaient. « Le moteur tourne, me dit-il. C’est suffisant pour un Africain !… » On prit donc la route sablonneuse et je revêtis mon masque afin de ne pas finir asphyxié par la poussière.

Arrivés sur place, on visita plusieurs sites.

Le premier fut la route des esclaves. C’est cette longue route qu’empruntaient les captifs sous un soleil de plomb afin de rejoindre la porte de non-retour, point de départ vers le Nouveau Monde. Le long de cette voie se trouvent différentes statues représentant des divinités vaudoues ou rendant hommage aux hommes et femmes exténués morts sur le chemin.

Traite négrière - Porte de non retour

Au départ de cette route, à côté de l’ancien marché aux esclaves, on pourra aussi voir la maison des De Souza, famille restée très puissante au Bénin. Leurs ancêtres étaient eux aussi des esclaves déportés au Brésil puis revenus au bercail. Mais ils eurent ensuite la bonne idée de vendre leurs frères aux Blancs afin de faire fortune…

Le fort portugais, quant à lui, abrite le musée d’histoire de Ouidah et reste le seul debout, alors que ceux des autres nations européennes esclavagistes installées ici auparavant, en l’occurrence la France, l’Angleterre, le Danemark et les Pays-Bas, sont quant à eux détruits depuis longtemps.

Un autre point d’intérêt à Ouidah est la forêt sacrée de Kpasse. On y trouvera là aussi de nombreuses statues à l’effigie de divinités vaudoues, ainsi qu’un arbre à sacrifices.

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Le temple vaudou des Pythons vaut aussi le détour. Ici, vous aurez l’occasion de porter l’un des nombreux serpents en collier et d’immortaliser ce moment pour quelques francs CFA.

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