Aurélie en mission santé

En octobre et novembre 2017, j’ai passé 5 semaines à Azohoue-Aliho au Bénin, avec Renaud, Carole et leur équipe. Venue pour le projet « Collège Numérique », j’ai eu la chance de participer aux différentes missions qui avaient lieu pendant mon séjour.

J’ai ainsi eu l’occasion d’assister les professeurs des classes de CM2 de deux écoles primaires, enseignant les mathématiques ou la géographie, de participer à une mission santé, d’assister au forage d’une nouvelle source d’eau pour des hameaux éloignés ou encore de rendre des visites régulières à l’orphelinat Exodus House.

La mission santé a été une excellente surprise pour moi. N’ayant aucun lien avec le monde médical, je n’aurais jamais pensé intervenir sur ce genre de mission. C’est donc en intégrant une équipe constituée de 2 médecins béninois, 2 infirmières françaises, et 4 « non-médicaux » français que j’ai parcouru les villages de brousse de la commune de Tori-Bossito pendant 12 jours pour des consultations générales auprès des populations qui n’ont que rarement accès aux soins, étant éloignées des hôpitaux et dispensaires.

Nous avons vu environ 800 patients en 12 jours, autant d’adultes que d’enfants. Quel peut être le rôle d’un non médical dans une telle mission ? Il y ‘en a beaucoup ! Accueillir les patients, assister les médecins dans leurs consultations, tenir la pharmacie. Rôles essentiels pour que la mission se déroule bien et pas besoin d’avoir fait médecine ! Nous avions chacun des rôles qui nous intéressaient plus que d’autres mais tous étaient riches : comprendre les pathologies qui touchent la population locale, s’assurer que les prescriptions des médecins sont bien respectées en tenant la pharmacie, apporter de l’aide aux infirmières dans les premiers soins aux patients ou dans leurs séances de sensibilisation auprès des villageois (lavage des mains, des plaies, soins des coupures…).

Mais ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est que mon rôle préféré a été de tenir l’accueil ! Prendre la tension, noter poids, tailles, âges, mais surtout gérer l’impatience des habitants, comprendre leur situation familiale avec nombre de situations cocasses – un homme qui avait « au moins 12 enfants », une femme annonçant qu’elle avait 35 ans alors qu’à l’évidence elle était plus proche de la soixantaine, des jumelles prénommées Alexandrine et Alexandra ou encore une femme arrivant sur une moto avec son mari et son bébé, né 2h plus tôt dans leur champ ! Et surtout tenter de rassurer par des « coucou-cachés » et autres grimaces, les jeunes enfants de 4 ou 5 ans, Yvette, Alléluia, Françoise ou Bernadette, impressionnés (apeurés ?) par les « Yovos » (nous les Blancs) !

Intégrer cette mission santé a été une expérience très riche, très active, un contact différent avec la population par rapport aux missions éducation : éphémère et très instructif sur le mode de vie en brousse. Et le sentiment le plus marquant a été le sentiment d’utilité : les missions santé interviennent là où les populations n’ont aucun accès aux soins, certains arrivant avec des plaies non soignées depuis très longtemps, beaucoup d’enfants avec la malaria mais non soignés… Cette mission imprévue a été un temps fort de mon séjour au Bénin !


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