Par sa proximité avec l’océan, l’eau douce du lac Ahémé se mêle différemment à l’eau salée selon la saison sèche ou humide. Les poissons y abondent et les techniques de pêche traditionnelle sont variées.
La pêche au crabe est généralement réservée aux femmes ; depuis leur barque, elles jettent un petit panier avec un appât au fond de l’eau qu’elles remontent inlassablement pour y retirer les crabes.
Autres techniques de pêche traditionnelle : la pêche à l’épervier est assez spectaculaire. Un filet lesté de deux ou trois mètres, dans lequel sont aménagées des poches, est joliment lancé pour se déployer dans l’eau. Après quelques minutes, le filet est remonté avec la pêche. Le geste est alors répété des dizaines de fois.
Généralement, la profondeur du lac ne dépasse pas un mètre, autorisant les hommes à s’y tenir debout. Cela leur permet alors de planter des piquets dans la vase pour supporter des fils tendus avec une armada d’hameçons. Mais aussi de poser au sol des morceaux de bambou creux dans lesquels viennent frayer de petits poissons. Après quelque temps, les pêcheurs plongent la tête au fond de l’eau pour vider les bambous dans de tout petits filets.
La technique de pêche la plus complexe consiste à créer un « aquarium ». Plusieurs pêcheurs s’associent au projet car cette technique demande du temps, plus d’un an, et des moyens financiers. Tout d’abord, des piquets sont plantés dans la vase sur un champ assez étendu. On y accroche ensuite des feuilles de palme. Cette végétation artificielle attire des bancs de poisson qui s’y nourrissent et s’y cachent. Puis, des filets sont ensuite tendus tout autour du champ afin d’y enfermer les poissons. Au moment de la pêche proprement dit, les pêcheurs chassent et poussent les poissons vers des pièges, des nasses installées dans les angles de l’aquarium.